Lesilecomores

Pour Taoufik Thabit qui vient tout juste de sortir de sa quatorzaine imposée par le protocole contre le Covid-19, tout à commencé le 17 avril dernier quand il sentait qu’il est atteint une fatigue générale. «Le 17 avril dernier, je me sentais un peu fatigué. Je croyais que c’est la dingue. Je suis resté à la maison en suivant un traitement traditionnel. J’ai pris un bain de vapeur. Mais devant l’aggravation des symptômes, je me suis résigné d’aller à l’hôpital», a-t-il raconté.

Et de poursuivre : "arrivé au service des urgences du Chn El-maarouf, «j’y ai passé une journée avant d’être transféré au service de réanimation où on m’avais pris en charge. Le troisième jour, je suis transféré à l’hôpital de Mde. C’est de là où mon état de santé s’est de plus en plus dégradé et que la situation devenait de plus en plus critique.

Le lendemain, vers 18h, on m’a transféré à nouveau au service de réanimation de l’hôpital pôle Cheikh Khalifa Zayed Bin Al-Nahayan (couramment appelé Dubaï, Ndlr), puis à l’hôpital de Samba»,, s’est-il remémoré.Au centre hospitalier de Samba, Mohamed Taoufiki Thabiti dit avoir vécu la plus grande période noire de sa vie. Bien qu’il témoigne avoir bénéficié d’un traitement efficace et d’une assistance médicale de la part d’une équipe des blouses blanches motivée et très attentionnée. Dans cet entretien exclusif, ce quinquagénaire loue au passage les efforts consentis par les médecins et les infirmiers qui sont en première ligne du front contre le Covid-19. «A l’hôpital de Samba Nkuni, trois choses m’ont marqué.

D’abord, l’équipe médicale qui s’occupe des patients de la Covid-19. C’est une équipe très dynamique qui travaille sans relâche pour s’occuper des patients. Dans mes premiers jours, chaque matin, il y avait une équipe de trois à quatre personnes. Combinaisons vêtues, elles venaient me contrôler. Ensuite, un médecin leur emboite les pas et procède au contrôle à son tour. Et à chaque deux heures de temps, il y avait toujours un infirmier qui passe pour contrôler, me donner les médicaments ou de la nourriture», détaillera-t-il.

«Je remercie toute l’équipe d’infirmiers, plus particulièrement celle qui s’occupait de moi tout le temps.

Imaginez, une jeune infirmière qui s’occupait de moi sans l’aide de ma femme ni d’un membre de ma famille.

Des fois, je pleurais. C’est émouvant et je ne sais pas vraiment ce que je devrais faire pour exprimer ma reconnaissance envers le personnel médical, fait-il savoir. Un autre infirmier m’a aussi marqué. C’est le jeune qui s’occupe du changement des bouteilles d’oxygène. Que Dieu protège ces médecins et leur donne le courage de continuer à être au service du pays et à servir les patients».

Testé positif à la Covid-19

Après avoir passé quelques jours au pôle covid du centre des soins de Samba, les résultats issus des prélèvements faits à lui pendant son admission aux urgences de l’hôpital pôle Cheikh Khalifa Zayed Bin Al-Nahayan se révèleront positifs. "Lorsqu’on m’a annoncé que le test est positif, que j’ai le coronavirus, j’ai accepté sans aucune polémique, car j’avais les symptômes : je n’arrivais pas à respirer, je toussais, j’avais de la température de plus de 42 degrés, j’avais mal à la gorge, et j’avais perdu le goût et l’odorat", a-t-il souligné.

Ce père de 8 enfants se rappelle d’un petite accroche sans gravité aucune qu’il a eu avec son médecin traitant, le docteur Saïd Moussa, lequel il profite de l’occasion pour s’excuser, quand il a réclamé vouloir sortir de l’hôpital car il se sentait bien après dix jours. "Quand la température était à 39°C, j’avais réclamé qu’on me laisse partir et rentrer chez moi, mais les médecins m’ont fait savoir que je n’étais pas encore guéri. Si on me relâchait, je risquais d’exposer ma famille et mes proches. J’ai compris que c’était vrai et j’ai accepté de rester", se souvient-il.

Autre fait marquant pour notre interlocuteur, est selon ses propres mots, la gratuité de la prise en charge médicale pour tous les patients covid. «J’ai passé 21 jours à l’hôpital, on m’a donné des médicaments chaque jour et de la nourriture trois fois par jour. J’avais demandé combien je devais payer pour informer ma famille afin de s’acquitter des dépenses, mais on m’a fait savoir que tous les charges sont prises par le gouvernement. On m’a autorisé à rentrer chez moi. Par contre, On m’a exigé une quatorzaine pendant laquelle je devais toujours porter le masque, surtout lorsque je parlais à quelqu’un.

J’ai tout respecté pour sauver mes proches et Dieu merci je suis là avec vous aujourd’hui», raconte-t-il, remerciant les autorités du pays et les partenaires bi et multilatéraux qui apportent leur soutien en cette période de crise sanitaire. Mohamed Taoufik a tenu à préciser qu’il est le seul de sa famille à avoir été testé positif de la Covid-19. «Dieu merci, je suis le seul contaminé de ma famille. Mes enfants et ma femme ont été testés négatifs et la maison a été désinfectée», a-t-il soutenu, appelant tout le monde à respecter les mesures barrières mises en place car selon lui, «la maladie du Coronavirus est là et qu’elle est dangereuse».

Chamsoudine Saïd Mhadji

source:al-watwan.net