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Lesilecomores

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Cyclone Chido: aux Comores, la solidarité des associations pour accueillir les rescapés de Mayotte

Des navettes ont été mises en place entre Mutsamudu, capitale de l'île d'Anjouan dans les Comores, et le département français de Mayotte. En arrivant au port, les rescapés fuyant les dégâts du cyclone Chido peuvent compter sur la solidarité des associations comoriennes, qui expédient également des denrées directement sur l'île sinistrée.

 

Après deux premières navettes ce mercredi, un troisième bateau est arrivé ce jeudi 26 décembre à Mutsamudu avec 132 personnes à bord dont deux étrangers, un Français et un Sud-Africain. À bord de ces bateaux, des femmes et des hommes qui ont fait le choix de quitter Mayotte après le cyclone Chido survenu le samedi 14 décembre dernier.

 

Face à la violence du cyclone, certains n'ont pas eu d'autre choix que de partir. C’est le cas d’Abdallah Rahafati qui débarque à Mutsamudu avec un gros sac de voyage : « J’ai des maisons en tôle qui sont toutes parties. Tout est parti. Heureusement, je suis sauvée, je suis là, je suis en vie. Il y a eu beaucoup de dégâts et il y a eu beaucoup de morts, donc je me suis dit qu'il valait mieux que je parte, pour sauver ma vie. Ma fille a décidé de partir à La Réunion. Moi, j'ai décidé de venir en Grande Comore pour rejoindre ma famille. »

 

Non loin de là, Naima, accompagnée de ses deux enfants et de quelques bagages, évoque une question de vie ou de mort. « Là-bas, je n’étais pas en sécurité, je n’étais pas à l’abri, je n’avais pas un toit pour me loger avec mes gosses. Il y avait vraiment des difficultés de nourriture et tout. […] Je n’ai pas de maison, je n'ai rien, j’ai tout perdu à part mes documents », témoigne la mère de famille.

 

Au port de Mutsamudu, une organisation bien rodée est nécessaire pour gérer les départs des passagers arrivés mercredi et ceux partant vers Mayotte. Si certains ont choisi de quitter l'île, d'autres, comme cette jeune femme en mission à Anjouan pendant le cyclone, font le chemin inverse. « J’ai mes proches, j’ai ma maison, j’ai mon travail, je vis là-bas donc je veux rentrer chez moi. […] C’est là-bas que je vis, que ça fait dix ans que je suis là-bas, je n’ai aucun intérêt à ne pas rentrer chez moi », explique-t-elle.

 

Une solidarité très active

 

Sur le port, des volontaires se mobilisent sans relâche pour venir en aide aux sinistrés. Des kits composés de denrées alimentaires sont constitués pour être distribués à toutes les personnes venant de Mayotte, dans le cadre de l’initiative mise en place par la préfecture de l’île. D’autres denrées, de l'eau, du sel, des biscuits ou encore des vermicelles sont également envoyés à Mayotte à l’endroit de ceux qui ont décidé de rester.

 

Ni la pluie qui s’est abattue sur Mutsamudu, ni la charge de travail nécessaire pour composer les six-cent kits du jour n’ont eu raison de la volonté de toutes ces femmes. Leur objectif : assurer une mission de solidarité. Thouraya Ahmed Halid est la vice-présidente de l’Association des femmes actives de Mutsamudu : « Quand on parle de Mayotte, c'est les Comores. Mayotte fait partie des Comores. Donc quel que soit ce qui leur arrive là, on se sent tous solidaires. Nous devons être là pour les aider, pour les soutenir moralement, financièrement. »

 

Dans un petit local du port, une dizaine de femmes remplissent des sacs de dons. Nourou Houssam est la présidente de l’association Solidarité Femme Action : « On a eu beaucoup de personnes qui se sont mobilisées, des commerçants, des individus, des associations aussi qui nous ont contactés pour apporter leurs dons. Et là, nous avons rassemblé tout ce que nous avions dans un magasin pour les faire partir à Mayotte ».

 

Ces deux associations de Mutsamudu travaillent également ensemble avec d’autres associations à Mayotte, telle Solha, pour assurer la distribution de tous ces dons. D’autres bateaux doivent arriver dans les prochains jours, en fonction du nombre de volontaires au départ de Mayotte.

 

Abdallah Mzembaba

 

SOURCE:RFI

 



27/12/2024
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