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Comores – Crash en 2009: La Yemenia Airways se pourvoit en cassation

La compagnie Yemenia Airways, condamnée en septembre par la cour d’appel de Paris pour homicides involontaires après le crash en 2009 au large des Comores d’un avion qu’elle opérait, a formé un pourvoi en cassation.

 

La haute juridiction, qui contrôle le respect des règles de droit et non le fond des dossiers, se penchera sur ce recours dans les prochains mois.

 

Le vol Yemenia 626 s’était abîmé dans l’océan Indien dans la nuit du 29 au 30 juin 2009, au large de la ville de Mitsamiouli, alors qu’il s’apprêtait à atterrir à l’aéroport de Hahaya, situé à une vingtaine de kilomètres au nord de la capitale Moroni.

 

La catastrophe avait tué 11 membres d’équipage et 141 passagers, dont 65 Français, entraînant une enquête en France. Seule une enfant de 12 ans à l’époque, Bahia Bakari, avait survécu en restant agrippée à un débris d’avion pendant des heures dans la mer agitée.

 

Les investigations menées sur les boîtes noires de l’A310, retrouvées fin août 2009 par 1.280 mètres de fond, ont permis de conclure que l’accident était dû à une série d’erreurs de pilotage et la compagnie qui employait l’équipage a été mise en cause.

 

«Fragilités professionnelles»

 

La justice française a estimé que la compagnie n’aurait pas dû maintenir les vols de nuit en période estivale, où la météo était susceptible d’imposer une manœuvre d’atterrissage délicate, alors que certains feux de l’aéroport ne fonctionnaient pas. Elle a aussi relevé l’affectation sur le vol d’un copilote ayant des « fragilités professionnelles».

 

Après un deuxième procès, la cour d’appel a confirmé le 10 septembre le jugement de première instance du 14 septembre 2022 (nos précédentes éditions), qui avait condamné l’entreprise à l’amende maximale de 225.000 euros, en lui imputant des « défaillances en lien certain avec l’accident».

 

Lors de son ultime voyage, l’Airbus A310 transportait de nombreux Comoriens et Français d’origine comorienne se rendant dans l’archipel pour célébrer de «grands mariages», surnommés les «Je viens». Partis de Paris ou Marseille, les passagers avaient changé d’avion à Sanaa, au Yémen, pour embarquer dans un appareil plus vétuste.

 

Ce fonctionnement et les conditions «exécrables» de vol sur la compagnie étaient dénoncés depuis des mois par une association, SOS Voyages aux Comores. Les expertises judiciaires ont cependant conclu que l’état technique de l’avion n’était pas en cause dans l’accident. Au civil, la compagnie aérienne a déjà été condamnée au paiement de 1,2 million d’euros de dommages et intérêts aux familles de trois des 152 victimes, une première fois en 2014, puis à plus de 30 millions, en 2015, à quelque 500 ayants droit.

 

https://www.lequotidien.re

 



08/10/2024
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