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Au Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, président de la « rupture »

La victoire de l’opposant, qui doit encore être confirmée officiellement, a été reconnue par l’ensemble des candidats à l’élection présidentielle. Il s’est exprimé lundi soir pour la première fois depuis le scrutin.

 

« Le peuple sénégalais a fait le choix de la rupture, pour donner corps à l’immense espoir suscité par notre projet de société », s’est félicité Bassirou Diomaye Faye lundi 25 mars au soir. Il s’est exprimé devant la presse pour la première fois depuis le scrutin présidentiel de la veille. « La tenue de l’élection consacre avant tout la victoire du peuple dans le combat pour la défense de sa souveraineté et des valeurs démocratiques », a-t-il ajouté.

 

Sa victoire à l’élection présidentielle du 24 mars ne fait désormais plus de doute. Elle doit être confirmée par la publication des résultats provisoires, attendus vendredi au plus tard. Cette victoire vient confirmer une tendance apparue avec l’arrivée de son mentor Ousmane Sonko dans le paysage politique sénégalais : celle d’une volonté des électeurs d’un changement de paradigme dans la vie politique de leur pays. « Je m’engage à gouverner avec humilité, dans la transparence, à combattre la corruption, à me consacrer pleinement à la refondation de nos institutions », a insisté celui qui sera bientôt investi cinquième président de la République.

 

Victoire dès le premier tour

 

La dernière fois que Bassirou Diomaye Faye s’était exprimé face à la presse, il venait tout juste de sortir de prison. Alors opposant, il a passé onze mois en détention pour un post publié sur les réseaux sociaux dans lequel il attaquait certains magistrats du pays. Sitôt libéré à la grâce d’une amnistie votée début mars, il a enchaîné avec une semaine de campagne électorale à travers le pays. Lors de sa dernière allocution publique, il s’était présenté « en toute discrétion » aux côtés d’Ousmane Sonko, qui l’avait désigné pour prendre sa place en tant que candidat.

 

Lundi soir, c’est seul que Bassirou Diomaye Faye a pris la parole, dans une ambiance moins survoltée, plus solennelle, que lorsqu’il n’était encore que l’un des favoris de l’élection. Sous les yeux attentifs de son chargé de communication, El Malick Ndiaye, et de son directeur de campagne, Moustapha Guirassy, mais en l’absence d’Ousmane Sonko, le président élu a remercié l’ensemble de ses alliés. « Je veux réserver une mention particulière à un homme. Je pense que je n’ai pas besoin de le citer, c’est le président Ousmane Sonko », a-t-il annoncé sous les hourras des partisans.

 

L’opposant a été élu dès le premier tour, avec une avance telle sur les autres candidats que sa victoire est désormais incontestable. Les dernières estimations de la presse sénégalaise, qui continue de compiler les résultats, le placent à près de 57 % des suffrages, loin devant les 31 % du deuxième, le candidat de la majorité sortante, Amadou Ba. « Ce n’est pas une élection, c’est un référendum », se félicitait un cadre de sa formation politique dimanche soir, alors que son camp célébrait déjà sa victoire.

 

Discours d’apaisement

 

Dans son discours, Bassirou Diomaye Faye a salué la posture des autres candidats. Amadou Ba l’a appelé lundi pour le féliciter, reconnaissant ainsi la victoire de l’opposant. La veille, l’ancien Premier ministre s’était dit « certain » d’être qualifié pour un second tour. Le président élu a également salué le sortant Macky Sall, qui n’était pas candidat à sa réélection, pour avoir « permis de garantir un scrutin libre, démocratique et transparent ».

 

La reconnaissance par Amadou Ba de sa défaite, moins de 24 heures après la fermeture des bureaux de vote, a permis d’apaiser un climat politique jusque-là volatile. Le report de la présidentielle, initialement prévue le 25 février, avait entraîné une vague de désapprobation et de violence dans le pays. Lundi, le futur président a fait part de sa volonté de « tourner la page » de ces troubles et de « réconcilier les Sénégalais ».

 

Dans un discours qui se voulait rassurant, il a lancé un appel à la communauté internationale. « Le Sénégal tiendra toujours son rang. Il restera le pays ami et l’allié sûr et fiable de tout partenaire qui s’engagera avec nous dans une coopération vertueuse, respectueuse et mutuellement productive », a-t-il insisté. Son projet souverainiste et panafricaniste comporte une partie importante sur la redéfinition des rapports du Sénégal avec ses partenaires occidentaux, en particulier la France. Bassirou Diomaye Faye, qui a interpellé directement ses « frères et sœurs africains », a également appelé à « l’unité et l’intégration économique et politique du continent ».

 

Il a promis de travailler de manière « acharnée » pour la réconciliation nationale, la refondation des institutions, l’allègement du coût de la vie et la mise en place de concertations nationales sur la relance des politiques publiques.

 

source:jeune afrique.fr

 



26/03/2024
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